Quand les sens échappent à la photo

« Je suis triste de ne pouvoir photographier les odeurs. J’aurais voulu, hier, photographier celles de l’armoire à épiceries de Grand-Mère. » Jacques-Henri Lartigue.

Telle est la citation d’un grand peintre et photographe du 20ème siècle. Une odeur, comme souvenir dont l’instant échappe à la photographie. Né en 1894 à Courbevoie, il mène une paisible existence, rythmée par sa passion de l’image.

Il se démarque pourtant par son entrée tardive dans la lumière. Ce n’est en réalité qu’en 1963, soit à près de 69 ans, qu’il est exposé pour la toute première fois au Museum of Modern Art de New York. Un début sous le signe du succès.

La peinture reste sa compétence principale. Il expose d’ailleurs en 1922 à Paris et dans le Sud de la France. S’en suit une belle carrière dont l’outil principal n’est plus le pinceau mais l’appareil à encrer l’image dans le temps ; avec cette même problématique de vie : comment tout exprimer en un cliché pris en quelques secondes ?

Lartigue n’est pas seulement un photographe mais un philosophe de la photographie. Il côtoie Doisneau, reçoit le privilège d’immortaliser le portrait officiel de Valérie Giscard D’Estaing et expose au Grand Palais. Le rêve d’un photographe est accompli. Non pas par l’accumulation de titres et autres glorifications mais plutôt par sa particularité à encrer son art dans les esprits. Il tire sa noble référence à Nice à 92 ans laissant derrière lui un présence artistique perdurant dans la culture française.

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