Escapade à Cassis : le Biou, un séjour au goût amer

Paris s’est octroyé une parenthèse ensoleillée à Cassis cet été. Délaisser le bitume pour la plage était le but du voyage. Durant cette escapade sudiste de 3 jours, deux acolytes de voyage ont testé Le Biou pour la rédaction, logement situé au centre de cette charmante commune loué via Booking. Erreur fatale.

Le soleil déclare les plaisirs de la farniente dans un cadre idyllique ouverts. En temps de pandémie mondiale, s’octroyer un voyage à Bora Bora serait malvenu. Surtout qu’en France, l’embarras du choix est là. Marseille et ses alentours sont de parfaites destinations. À 20 minutes de la Cité Phocéenne, la ville de Cassis, trimard adéquat où y passer quelques jours, regorge de recoins paradisiaques dont les calanques font l’excellente réputation.

Illustration extraite de l’annonce disponible sur Booking

L’apparente attractivité du logement

Appâtés par les apparents commentaires positifs figurant sur Booking, c’est au Biou que notre duo a posé ses valises. Pour la somme (et pas des moindres) de 357,50 euros durant 3 jours, nos aventuriers testeurs ont pris connaissance de la parfaite localisation du logement dans l’annonce, indiquant que l’espace loué était un “appartement” de 18 mètres carrés. Ceci devait être une expérience basée sur un échange plus humain, puisque via Booking, il est possible de louer d’un particulier à particulier, sous le même schéma que Airbnb

Illustration extraite de l’annonce disponible sur Booking

Récit chronologique de l’expérience

Le logement identique à l’espace décrit est situé en plein centre de Cassis au sein d’une ruelle aussi mignonnette que calme, idéal pour effectuer ses déplacements rapidement. Les photos correspondent ainsi parfaitement à l’annonce. Placé au rez-de-chaussé, celui-ci donne sur la rue Jean Baptiste Ducros. Il se trouve, aussi en effet, à 500 mètres de la plage du Bestouan et à 750 mètres de celle de l’Anse de Corton.

En revanche à plus de 119 euros la nuit, le confort et les équipements y sont correctes mais sommaires. Pas de machine à café, pas de four (on ne parle pas du micro-onde mais d’un four électrique pour donner plus de possibilité de préparation de plats), pas de climatiseur. Les propriétaires, Jean-Luc et Anne-Marie, préfèrent prodiguer un confort basique en mettant à disposition du café soluble et un simple ventilateur.

L’organisation est bien ficelée. Arrivée à partir de 15h. Départ à 11h. Pour récupérer les clés, un boitier électronique à code intelligemment et discrètement, installé au sein de la boîte aux lettres libre d’accès, permet de quérir les clés à toute heure.

À l’entrée, disposé sur la table : un classeur complet et documenté, ainsi que divers flyers comprenant toutes les informations nécessaires pour se renseigner sur la région et les activités auxquelles s’y adonner. L’habitude de louer le logement à la chaîne s’y perçoit.

Illustration extraite de l’annonce disponible sur Booking

Un accueil inexistant

Le briefing envoyé par texto, par Anne-Marie indiquait que son conjoint Jean-Luc, n’était pas présent et “qu’elle passerait plus tard accueillir les voyageurs”. Que nenni. L’impression perçue était plutôt celle d’esquiver la rencontre. Dans ce cas là, inutile inventer un scénario pour masquer son char. Si l’accueil ne se fait pas lors de l’investiture des lieux, un accueil ultérieur, qui n’est en réalité qu’une excuse pour ne pas croiser les voyageurs, n’a pas de sens. Cette étrange sensation s’est confirmée puisque cette mise en scène n’a pas permis (sans surprise !) aux voyageurs de rencontrer Anne-Marie. Mais rien de grave jusque là puisque rencontrer les propriétaires était facultatif.

Illustration extraite de l’annonce disponible sur Booking

Le ménage strict n’est pas obligatoire sur Booking

Le briefing envoyé par texto et non disponible sur le site de Booking mentionnait avec insistance que le ménage était non compris dans la location et qu’il fallait « laisser les lieux tels qu’ils avaient été trouvés ». La surprise était au rendez-vous. Surtout lorsque cette demande est hors cadre des règles stipulées par Booking vérifiées par nos soins. L’annonce figurant sur Booking ne mentionne à aucun moment une corvée de nettoyage obligatoire.

Aucun propriétaire ne peut imposer que le ménage strict soit fait par ses voyageurs en vue d’accueillir les prochains clients. Par délicatesse, les voyageurs sont invités à laisser les lieux un temps soit peu propres et en ordre, ce qui est logique. Les règles du site Internet outrepassent toutes les autres éventuelles indications aléatoires additionnées par les propriétaires. N’oubliez pas : les propriétaires sont peut être détenteurs du logement mais dépendent du site pour promouvoir leur location. C’est Booking qui tient les rennes et non l’inverse.

Un séjour en totale déconnexion

Le séjour se passe. Le wifi trépasse. Il est indiqué la présence mais surtout la généreuse “gratuité” de celui-ci sur l’annonce. Il ne fonctionne pas mais ce n’est pas le drama du voyage aux yeux de nos aventuriers. Étant absorbés par la découverte durant ce périple, la connexion Internet ne figure pas au coeur des préoccupations. Une chance pour Anne-Marie d’être tombée sur des locataires tolérants qui n’excuse néanmoins pas ce dysfonctionnement. Tout le reste est en état de marche : télé, plaques électriques, bouilloire et autres ustensiles, ainsi que la douche. Plus important que le wifi : profiter du moment, en sortant dans la ruelle une petite table mise à disposition pour y prendre le petit déjeuner ou l’apéro en extérieur, à la cassidaine. Bon point.

Illustration extraite de l’annonce disponible sur Booking

Un départ corsé et les derniers souvenirs du séjour gâchés

La veille du départ, Anne-Marie, ayant pris le soin d’éviter le contact humain, fait comprendre à ses invités qu’elle ne sera pas présente le jour du check out, qu’il faudra déposer la taxe de séjour de 5,50 euros sur la table près du classeur et les clés dans la boîte où elles figuraient initialement. 

Le jour du départ, 11h10 : les voyageurs tardent à partir. C’est avec stupeur qu’Anne-Marie les retrouve sur le départ et balbutie qu’elle est prétendument contente de faire leur rencontre et qu’elle voulait “faire un coucou quand même”. Quel mauvais jeu d’actrice ! En réalité, elle pensait qu’ils avaient enfin pris la poudre d’escampette en cachant son mécontentement. Elle les invite, par bienséance, “à prendre leur temps” pour quitter les lieux puisque ses prochains arrivants seront présents à 15h. Elle dépose un sac de linge, s’en va et leur indique de l’appeler afin de déposer leurs bagages, qu’elle s’était naturellement proposée de garder quelques heures de plus après le check out. Les voyageurs comprennent alors qu’ils la rejoindront à deux rues de là dans une auberge qu’elle possède également.

Ceci est perçu dans un premier temps par les voyageurs comme une adorable faveur, les poussant à apposer hâtivement un commentaire positif sur Booking. Un conseil : ne déposez votre commentaire qu’une fois le séjour définitivement terminé. La suite vous indiquera pourquoi. 

C’est au moment de déposer leurs valises à l’auberge que les voyageurs pensaient pouvoir remettre en main propre la taxe de séjour à Anne-Marie et d’y ajouter 5 euros de plus pour remplacer une serviette qu’ils avaient tachée, agrémenté de plates excuses. Anne-Marie, une fois de plus absente, leur a indiqué au téléphone le code à inscrire pour accéder à la résidence et entreposer leurs effets.

Le logement était propre au départ des voyageurs. Ceux-ci avaient pris le temps de faire la vaisselle, de passer un coup d’éponge, de balayer rapidement le sol et de sortir les poubelles. C’était le minimum syndical d’individus bien élevées, prenant en compte la location de particulier à particulier.

Les normes d’hygiène anti-covid-19 non respectées

12h30 passées, les voyageurs décident ainsi de retourner au logement afin d’y déposer la taxe de séjour sur la table comme demandé puisqu’ils se rendent compte qu’ils ne reverront sans doute jamais Anne-Marie, sans oublier le supplément pour la serviette tachée.

Il y croisent une Anne-Marie, déjà présente sur les lieux (preuve que celle-ci prenait le soin de les esquiver), en furie qui ne les laisse pas en placer une d’entrée de jeu. Une attitude extrêmement agressive et intimidante injustifiable. Par chance, cette dame au sang chaud tombe sur deux personnalités calmes qui s’affranchissent d’entrer en conflit, disposés à la discussion.

Le moment de vérité se dévoile. Celle-ci les accuse d’avoir laissé le logement “sale”, de ne pas “avoir fait la vaisselle” (en réalité, celle-ci gouttait encore, les voyageurs l’avait simplement déposée sur le plan de travail de la cuisine), d’avoir tâché la serviette, hurlant qu’elle n’en a pas d’autres pour accueillir des voyageurs à 15h. Incohérent pour une personne visiblement habituée à la location à la chaîne et qui possède en plus du Biou une auberge de jeunesse à 2 rues de là. Anne-Marie ne comptait-elle sans doute pas laver les serviettes entre chaque voyageurs ou les laver hâtivement ? Il est, de toute évidence, anormal de vouloir réutiliser le même linge du jour même pour un autre groupe.

On devine ainsi que les normes d’hygiène liées au covid-19 ne sont pas respectées et surtout que ce logement ne sert à ladite propriétaire que de pompe à fric. Malgré le flegme des voyageurs qui n’ont jamais haussé le ton en se confondant en excuses pour calmer la situation, Anne-Marie n’a pas cessé d’adopter cette attitude inappropriée, gonflant presque le torse, prenant ce calme apparent pour de la faiblesse, arguant : “regarde moi dans les yeux et dis moi que tu as fait le ménage”, comme pour intimider un des voyageurs qui lui affirmait avoir laissé le logement propre. C’était digne d’une scène de cowboys en manque de testostérone dans le Far West du ridicule.

Illustration extraite de l’annonce disponible sur Booking

Une propriétaire toujours plus agressive et insultante

13h : Anne-Marie rappelle les voyageurs alors au restaurant, les accusant à ce moment de ne plus arriver à fermer la porte qui fonctionnait pourtant parfaitement bien au départ. On y décèle alors de la paranoïa et une tentative d’arnaque, comme pour pousser à payer des dégâts inexistants. Elle somme ainsi ses voyageurs de récupérer leurs bagages immédiatement, peu importe leur activité du moment, et de “dégager”, se contrefichant de l’embarras dans lesquels elle les positionne. Les voyageurs, abasourdis par l’attitude extrême de cette personne au manque de self control accru, s’exécutent sans avoir le choix.

13h15 : Au moment de récupérer les bagages, l’un des deux voyageurs qui s’était proposé d’aller au local où ceux-ci étaient entreprosés tandis que l’autre était resté au restaurant, croise Anne-Marie fortuitement. Celle-ci, qui ne s’attendait pas à le voir, s’empresse de le couvrir d’insultes, lui scandant qu’elle a pour preuve une photo en lui jetant à la figure les faveurs qu’elles avaient faites (pour lesquelles, soit dit en passant, aucun des deux voyageurs n’avaient insisté, pensant que cela émanait d’une bienveillance naturelle). Selon elle, elle aurait permis aux voyageurs de rester “UNE HEURE” (typographie en capitales car celle-ci hurlait à leur en percer les tympans) de plus, qui ne sont en réalité que 45 minutes. Anne-Marie radote. Ce reproche avait été fait plusieurs fois lorsqu’elle les avait initialement croisés à 12h30. Elle finit par lui claquer la porte à la figure sans ménagement.

Celui-ci remarque tout de même que durant son effluve ardente de reproches, Anne-Marie s’est empressée de récupérer la nourriture laissée par les voyageurs dans le frigo (notamment du chocolat), visiblement ravie de pouvoir les consommer à son tour et ne le mentionnant pas dans son plaidoyer inquisiteur. Les mots manquent pour décrire la mesquinerie et la crevardise particulière de cette attitude.

16h : Le clou du spectacle (qu’on croyait terminé). Alors même que cette altercation et la fin de ce séjour médiocre commençaient à être de mauvais souvenirs enterrés, Anne-Marie se rend compte que le commentaire positif a été retiré (somme toute logique après avoir été traités comme des malpropres pour si peu). Après la rédaction d’un commentaire hâtif sur Booking, il est possible de le retirer mais pas de le réécrire. C’est sans doute la raison pour laquelle Anne-Marie a fait preuve de zèle, (car lorsqu’elle s’est déchaînée, le commentaire positif avait déjà été posté) pensant qu’elle ne risquait pas de mettre la réputation de sa location en péril, affichant ainsi sa personnalité volcanique.

Dans une volonté de domination ultime et déterminée à gonfler son ego qu’on pensait être monté à son paroxysme, la propriétaire aigrie s’est ainsi lancée dans une joute verbale écrite, se permettant d’envoyer un texto qui faisait office de pavé assommant et sa photo trafiquée (qui indique qu’en réalité, celle-ci s’est empressée de vider le siphon de la salle de bain pour en déverser le contenu dans le lavabo afin de “prouver” ses accusations), réfutant que le wifi était défectueux dans le but de faire passer ses voyageurs pour menteurs bien que ça n’ait pas été un point de reproche abordé mais une remarque faite à titre indicatif. Son flot agressif de reproches envoyé par SMS signifiait que personne ne les avait obligés à louer ce logement comme si elle leur avait donné le très haut privilège de louer chez elle et non pas comme s’ils étaient fortuitement tombés sur son annonce sans se douter du séjour ubuesque qu’ils allaient passer. La mémoire faisant sans doute défaut à cet être à la colère incontenable leur a répété une inlassable fois qu’il fallait faire le ménage. Ok boomer. On a compris.

Illustration extraite de l’annonce disponible sur Booking

Louer le Biou, c’est comme marcher sur des oeufs

Notre avis : Ceci n’est, vulgairement, qu’une embrouille à deux balles mais qui pourrit bien l’esprit. Surtout quand le concept même de prendre des vacances est de s’affranchir de toute mésaventure. Restons, tout de même, zen.

Notre conseil : Si vous souhaitez vivre un séjour dans la plus grande quiétude, évitez de tels personnages, donc de tels logements. Séjourner au Biou, c’est s’attirer les éventuelles foudres d’une furie qui ne saura pas se contrôler pour une histoire futile de serviette sale, de vaisselle pas rangée à son emplacement initial de façon maniaque, en n’oubliant pas de vous humilier en remontant vos déjections du siphon de la salle de bain pour prendre des ‘’photos preuves’’. (L’idée même est aussi pitoyable que honteuse.) Choisissez la tranquillité de l’esprit au même prix, puisqu’il existe d’autres locations disponibles avec le même budget dans le même secteur. Le Biou n’est ni spécialement un bon plan côté prix, ni côté localisation.

Notre analyse : Ce logement n’est pas un havre de paix et de partage. C’est un moyen pour ses propriétaires de procéder à un ramassage estival lucratif conséquent, en profitant des plus crédules. Leur règle inappropriée et malvenue de “faire le ménage” ne consiste pas à laisser les lieux propres et en ordre mais plutôt à faire un décrassage digne d’une entreprise de nettoyage pour leur éviter cette corvée dans une logique de gain de temps et afin de faire plus de chiffre. Le bien-être de leur clients n’est pas le réel centre d’intérêt. Le concept de client roi n’existe pas. C’est même plutôt l’inverse. À 119 euros la nuit, c’est un déluge d’ennuis qui attend quiconque ne satisfait pas les exigences de cette propriétaire dont la diplomatie s’est envolée avec le mistral. Ajoutez à cela un manque cruel d’éducation et de respect simples.

Notre recommandation : Si vous êtes tout de même tenté par cette location (ou que vous n’avez pas d’autre option), n’acceptez et ne demandez pas de faveur. Si vous contrariez Madame, le moindre service en extra rendu vous sera jeté à la figure et rabâché comme si vous aviez commis un abus ultime. Ne faites pas le ménage si vous n’en avez pas envie car rien ne vous y oblige. Si vous le faites prenez des photos avant votre départ en cas d’accusations fallacieuses. Adoptez également le réflexe de filmer tout abus ou manquement comportemental, comme preuve indiscutable d’abus de pouvoir.

Voici donc un exemple typique de lieu dans lequel il fait bon vivre malgré les petits défauts auxquels on s’accommode sans problème grâce à l’excellent cadre environnant mais qu’il ne vaut mieux pas choisir pour éviter d’en avoir un souvenir amer. Louer le Biou, c’est comme marcher sur des oeufs. Cet excellent séjour a connu une fin exécrable. Merci Anne-Marie.

Adresse : Le Biou, 3 bis rue Jean Baptiste Ducros, 13260 Cassis.
Logement disponible sur www.booking.com.

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