L’arrivée de Shein pousse des marques à quitter le BHV
Dans un monde honnête où les annonces humanistes en grande pompe ne déguiseraient pas d’autres raisons/intentions/boosts marketing, Mr Garrison dirait que ‘’la fast fashion, c’est maaaaal, m’voyez’’. Et on n’y verrait pas de sarcasme. Oui, c’est mal. Mais le game de la mode entier n’est t-il pas fait de contradictions ?
Le 1er octobre 2025, en pleine effervescence de la Fashion Week parisienne, une annonce a fait l’effet d’une bombe dans le monde du luxe : le groupe SGM, propriétaire des BHV et des Galeries Lafayette, a confirmé l’ouverture prochaine de corners Shein au sein de ses grands magasins.
Cette décision a immédiatement déclenché une vive polémique. Le géant chinois de la fast-fashion, régulièrement accusé de pratiques peu éthiques sur le plan environnemental et social, divise profondément le secteur. Si Shein séduit par ses prix imbattables et sa puissance commerciale, ses méthodes de production restent dénoncées par de nombreuses ONG, qui pointent du doigt l’exploitation de travailleurs et l’impact écologique colossal de ses collections éphémères.
Face à cette annonce, plusieurs marques partenaires historiques du BHV ont décidé de rompre leurs contrats, en signe de désaccord. Parmi elles : Le Slip Français, Swarovski ou encore American Vintage. Officiellement, ces ruptures sont justifiées par des impayés cumulés du BHV – estimés à plusieurs millions d’euros. Mais pour certaines, cette décision traduit aussi un malaise plus profond vis-à-vis de l’orientation stratégique du groupe.
Le 10 octobre, jour de lancement de l’opération promotionnelle “BHV Week”, plus de 150 employés ont cessé le travail pour exprimer leur mécontentement. Une grève symbolique, mais révélatrice du fossé qui se creuse entre la logique de rentabilité immédiate et les valeurs que nombre d’acteurs du secteur affirment défendre.
Reste une réalité difficile à ignorer : consommer de manière responsable est un privilège. Dans un contexte d’inflation persistante, de nombreux ménages n’ont pas les moyens de tourner le dos à la fast-fashion.