Sa vie bascule en 2014 à Isfahan, en Iran. Alors qu’elle est au volant, la scène se déroule à une vitesse effrénée. Ses détracteurs, au nombre de deux, surgissent de façon inopinée à bord d’une moto et aspergent Marzieh Ebrahimi d’acide. Cruels et lâches, ils prennent aussitôt la fuite. Bien que la rue où l’agression a eu lieu soit bordée de caméras de vidéosurveillance, la police ne fait rien. Tout laisse à penser que les autorités sont complices, galvanisées par ses religieux aux pensées douteuses.
Aliéner les femmes : mais à quel prix ?
Pour Marzieh, un double chemin de croix s’entame. Face à ce bouleversement, elle doit se reconstruire avec un visage qui n’est à demi plus le sien. Face à l’injustice, elle se dresse contre les prédications islamistes misogynes. Son cas n’est tristement pas isolé. La même année, plusieurs victimes sont recensées dont Soheila Jorkesh dans la ville de Ispahan. Endiguer la révolution féministe est le but.
Les femmes ‘’mal-voilées’’ victimes de chasses aux sorcières
En Iran, on punit les femmes ainsi. En les défigurant, on les contraint d’obéir aux fondements sexistes qui consistent à arborer le hijab ‘’convenablement’’. Hijab qui n’est pas une obligation dans le Coran, pour rappel. Plus grave encore, le coronavirus est relégué au second plan par les religieux chiites, dont Abolghasem Yaghoubi, représentant de Khamenei dans la province du nord du Khorasan, au discours rétrograde en date du 2 octobre 2020 : « Ne laissez pas le coronavirus nous distraire des autres virus. Les forces de l’ordre doivent rendre la vie des femmes « mal-voilées », dangereuse, parce qu’elles essaient d’insécuriser notre communauté religieuse. »
Le militantisme virtuel pour seule solution
Les réseaux sociaux sont alors la force des femmes dont on a voulu briser la vie. Parce que ce fléau doit cesser, Marzieh y dénonce ces pratiques répandues pour museler la liberté des femmes. Elle milite pour l’interdiction de vente d’acide sur Instagram, internationalisant ce combat criant de légitimité. En montant son visage, elle expose aussi celui de tout un pays où la soumission porte tristement un nom féminin. En Iran, la prison n’a pas de barreaux. Il leur est interdit de chanter en public et sur scène, de conduire en étant mal voilées ou encore de refuser des relations sexuelles à leur époux, la liste des restrictions étant non exhaustive.
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