Girl Crush Gang : la mode prend une bouffée d’air québécoise

Des copines, du vin et des potins : l’idée de créer une marque décomplexée naît au détour d’un chichat lors d’une soirée. Entre éclats de rires et aspirations entrepreneuriales, Lucie Rhéaume Gonzalez et Cindy Cournoyer lancent Girl Crush Gang. Ce petit défi de créer des hoodies aux messages audacieux devient très vite un grand projet aux plus larges collections. Un vent canadien exaltant souffle désormais ses nouveautés dans le macrocosme de la mode.

Au royaume du numérique, elles sont reines des réseaux sociaux où se répand leur énergie communicative. Leur joie débordante attire une communauté instagramienne fidèle depuis 2017. Créatrices de contenu montréalaises, Cindy totalise 154 000 followers et Lucie 244 000 sur Instagram. Elles ont débuté en y contant leurs aventures de globe-trotteuses. À travers leurs feeds, l’expédition est garantie. Et ce n’est pas la pandémie mondiale qui a stoppé ces entrepreneuses pleines de ressources dans leur quête de nouveauté. Le secret ? Une capacité résiliante à se réinventer au gré des aléas de la vie.

©Emilie Hebert

Amies, désormais associées

Unies par les liens sacrées de l’amitié, Lucie et Cindy partagent souvent leurs aventures en duo mais aussi le même mindset. Un soir, alors qu’elles plaisantaient autour de l’idée de créer ensemble quelques pulls en hommage à leurs privates jokes, elles decident de lancer une collection capsule. Elles cherchent alors un digne partenaire pour assumer le projet naissant. Ces vêtements aux messages libérés flirtent avec le second degré : ‘‘J’men clit’’ (équivalent masculin du ‘‘je m’en bats les c**illes’’ dont on fait l’évidente déduction) ou encore ‘‘J’men criss’’ (expression québécoise plus étrangère aux francophones français, crisser signifiant avec nonchalance ‘‘s’en foutre’’). En 2019, elles impriment ces slogans criants de désinvolture en collaboration avec la marque Champion, le parfait allié. Une fusion entre la streetwear et leur univers girly fait de ce projet un succès. Face à l’engouement de leur communauté, les BFF font face à une réflexion évidente : pourquoi s’arrêter là ?

©Lucie Réhaume

Leur nouvelle vie de businesswomen

Girl Crush Gang prend un aspect plus sérieux et concret. Elles enfilent une nouvelle casquette, celles de cheffes d’entreprise. Étant influenceuses, elles avaient déjà pris goût à l’indépendance face l’émergence de ce nouveau métier tant fait d’incertitudes que de liberté, puisqu’elles travaillaient déjà à leur compte et collaboraient avec diverses marques.

©Cindy Cournoyer

Après avoir parcouru le globe, elles visitent ce nouveau monde sans même avoir besoin de prendre l’avion et non sans embûches. À chaque porte verrouillée, elles en trouvent pourtant la clé, donnant à leur quête une saveur unique au goût de fierté, agrémentée d’une précieuse expérience pour les parer à la suite. La base de ce business promet tout de même d’être florissante : une idée ingénieuse, une confiance mutuelle, un binôme complémentaire et une audience friande de leurs nouveautés.

Il y avait du pain sur la planche. Le temps de la réflexion et de la conception des idées a pris six longs mois. À l’heure où le monde est à l’arrêt due à la covid, elles passent donc une période de l’année 2020 durant laquelle leur esprit carbure à vitesse grand V.

©Cindy Cournoyer

Le même esprit début le début

Girl Crush Gang, c’est aussi l’histoire de deux femmes qui ouvrent la voie à l’émancipation. Parce que l’avis d’autrui on s’en criss et que le sexe n’est pas tabou, la marque honore celles qui veulent faire de leur féminité une force. L’essence de la marque est restée la même qu’à son commencement lors de l’édition des premiers hoodies en collaboration avec Champion. Loin des revendications vindicatives, elles apportent une touche d’humour et de décomplexion. Une façon intelligente et ludique de militer contre les énergies négatives.

La conscience écologique évidente

La marque laisse place à de nouvelles pièces aussi tendances qu’éthiquement connectées aux préoccupations écoresponsables de leurs fondatrices. D’ici 2023, elles comptent faire de Girl Crush Gang un empire light où les produits seront confectionnés à partir de matières 100% recyclées et ce, jusque dans les détails les plus subtiles. Pro slow fashion, le but du binôme est de produire intelligemment en privilégiant la qualité à la quantité. Les tissus seront donc fabriqués dans une mouvance durable en faveur de la réduction d’émissions de gaz et de produits chimiques. Les emballages seront minimalistes et biodégradables. La marque met aussi en avant l’upcycling et le vintage. Des pièces uniques et originales sont déjà disponibles sur le site Internet officiel.

©Cindy Cournoyer

La diversification comme stratégie marketing

Parce qu’elles ont expérimenté le vie en constante transition au gré de leurs divers voyages, Lucie et Cindy avaient envie de proposer des tenues où le confort est indispensable. C’est naturellement vers les joggings cosy et autres pièces amples que leurs premières inspirations se sont dirigées pour créer leurs premiers ensembles, d’abord. Leur cible est sans aucun doute féminine mais laisse aussi place aux hommes puisque les hoodies sont unisexes.

Une déclinaison d’accessoires a pris place, ensuite. Des bijoux, aux chouchous en passant par les bonnets, les bougies ou encore les coques d’iPhone, la marque promet d’accompagner les femmes accomplies de ce monde qui aiment passer du ‘’Netflix and chill’’ au ‘’j’ai un rendez-vous professionnel’’. À travers ces multiples choix, elles entendent créer une nouvelle définition de la figure indépendante : une conquérante polyvalente qui sait switcher entre le sérieux et la désinvolture.

©Girl Crush Gang

Le marché de la lingerie en vue

À la totale conquête de la mode, la lingerie est un des terrains que Cindy et Lucie entendent assiéger grâce à un univers atypique, reflet de leur unique personnalité. ‘‘J’men clit’’ devait forcément voir le jour sur de jolies petites culottes ! Après avoir annoncé non sans émoi la tant attendue acquisition de leurs locaux flambants neufs qu’elles comptent rénover et vloguer sur leurs chaînes YouTube respectives, le projet est de travailler leurs idées sur une ambitieuse collection de sous-vêtements. Leur influence est indéniable dans leur Grand Nord Blanc natal où les canadiens sont tombés éperdument amoureux. Elles séduisent désormais les anglo-saxons puisqu’elles ont obtenu en février 2021 une parution dans le prestigieux British Vogue. Il ne saurait tarder pour l’Hexagone d’être tout aussi charmé.

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